Sommes-nous condamnés à l'entartrage ?

Nous avons beaucoup de chance : nous trouvons, à notre robinet, dans l’agglomération de Cergy-Pontoise, une eau « minérale » ! Ce n’est pas une plaisanterie : l’eau dure, voire très dure serait bonne pour la santé. Cette affirmation est quasi générale. Rares -mêmes s’ils existent- sont les documents qui établissent un lien entre l’eau très chargée en calcaire et la santé humaine.

Cependant, les habitants de l’Agglomération, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. L’eau très calcaire est, de toute façon, très mauvaise pour… la santé de leur porte-monnaie. Le problème, s’il n’est pas de santé publique est tout à fait économique. Qui va payer ? Depuis que l’approvisionnement s’effectue à partir de Saint Martin la Garenne, les constatations des inconvénients pour les ustensiles ménagers et les installations sanitaires se sont multipliées. Plus on chauffe l’eau, plus le calcaire se dépose. Il faut voir l’état des bouilloires ! Nous sommes entrés dans une période où les usagers se demandent ce que cela va leur coûter en adoucisseurs d’eau (nécessité qui a, elle aussi, ses inconvénients !), en achat de lessives, en produits de détartrage, en remplacement d’ustensiles plus rapidement détériorés, en rachat de linge, draps et couvertures « raidis » par le calcaire, etc…

En effet, s’il n’y a aucun danger pour la santé à boire une eau très calcaire, la présence en excès de tartre entraine :
• la diminution des propriétés détergentes des lessives et des savons, (d’où leur consommation accrue, avec des conséquences pour ce qui est de la pollution de l’eau usée) ;
• le dépôt de tartre sur les parois des canalisations, dans les chaudières, les tuyaux d’eau chaude ou les appareils électroménagers. ( On estime qu’une épaisseur de 3 mm de tartre sur un serpentin de chauffe-eau peut provoquer 18 % de perte d’énergie). La durée de vie des appareils peut également être affectée ;
• ces dépôts de tartre augmentent le risque de proliférations bactériennes – y compris la redoutable légionelle -, notamment lorsque les eaux stagnent à une température élevée. C’est rarement le cas dans les installations individuelles, où l’eau se renouvelle rapidement, mais le risque est plus élevé dans les installations collectives ;
• l’eau dure est peu agréable pour la peau, le linge est moins doux, et les traces de tartre se déposent sur l’émail des sanitaires.

À température ambiante, le tartre ne se forme qu’avec des eaux extrêmement dures, mais la chaleur joue un rôle déterminant, en provoquant, plus rapidement, des dépôts sur les surfaces chaudes, à partir de 55 °C. De plus, le tartre s’accumule particulièrement aux endroits où l’eau est en contact avec l’air (mousseurs, douchettes…).

Les recommandations de CYO sont bonnes mais coûteuses :
« Purgez régulièrement les équipements de votre installation, comme le ballon d’eau chaude.
Nettoyez régulièrement vos accessoires de robinetteries (filtre, brise-jet) avec du vinaigre blanc et du gros sel.
Faites vérifier la conformité sanitaire de vos équipements spéciaux (adoucisseurs, anti-tartre…).
Pour leur entretien, faites appel à des professionnels. »
Tous les usagers vont-ils prendre ces précautions qui consomment du temps et de l’argent ?

Les personnes qui s’interrogent et qui ont interrogé le délégataire en arrivent à la même réponse irritante qui semble se résumer ainsi : « il n’y a désormais rien à faire ; c’était annoncé, dès 2008, dans le contrat de DSP qui prévoyait de s’approvisionner au champ captant de Saint Martin la Garenne, dans les Yvelines, dès que possible ; il fallait savoir lire ! »

En conclusion, il faudrait donc, désormais, veiller davantage sur ses installations et… payer pour compenser les inconvénients du nouvel approvisionnement, singuliérement, (mais pas seulement), dans les villes de Saint-Ouen l’Aumône et d’Éragny-sur-Oise (où le TH atteint des sommets pouvant aller jusqu’à 45°F)

AGLEAU interroge le délégataire CYO et la CACP afin de savoir s’il n’y a véritablement aucune solution technique et financière permettant de supprimer ou d’atténuer les effets fâcheux de cette modification de la distribution de l’eau dans notre réseau.

2 commentaires pour Sommes-nous condamnés à l’entartrage ?

  • habitante Cergy

    Bonjour,
    où en est-on ? A-ton trouvé une solution ? J’ai lu cet article que je trouve très juste. J’habite à Cergy et j’ai du changer mon ballon d’eau chaude, celui de mon frère sur Cergy idem…alors que ça ne fait pas 7 ans qu’on est dans ces habitations. Vous imaginez la facture tous les 7 ans ? ! Alors mêmes que les taxes foncières et impôts locaux ne cessent d’augmenter on ne sait pour quelle raison ! C’est inadmissible

  • baron

    mars 2016 : où en est-on aujourd’hui ? Trois ans se sont écoulés

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